La famille des fusils d’ordonnance suisses compte de très nombreux modèles et variantes. Afin de simplifier, nous allons nous intéresser ici uniquement aux modèles les plus marquants.
En 1889, la Suisse avait adopté le fusil d’infanterie « Gewehr 89 » (en abrégé G89) en remplacement du fusil Vetterli qui tirait une cartouche à poudre noire. Le G89 fonctionnait selon le principe de la culasse à mouvement rectiligne développée par le colonel Rudolf Schmidt (1832-1898) et tirait une munition de calibre 7,5 x 53,5 mm conçue par le major Edouard-Alexandre Rubin (1846-1920). Il s’agissait d’une arme à répétition dont le chargeur pouvait contenir 12 cartouches.
Il sera remplacé en 1911 par le fusil « Gewehr 1911 » (G11), qui reprend le principe de la culasse à mouvement rectiligne mais se démarque par une cartouche plus puissante, de calibre 7,5 × 55 mm et par une capacité de chargeur réduite à 6 coups. Il est accompagné par un modèle raccourci et allégé, le mousqueton « Karabiner 1911 » (en abrégé K11).
Le principe de culasse à mouvement rectiligne, qui va perdurer de 1889 à 1957, sera repris sur le mousqueton « Karabiner 1931 » (K31) qui utilise la même munition que ses prédécesseurs. Le cahier des charges du K31 stipulait que l’arme devait avoir une longueur égale à celle du Mousqueton K11 et une précision en cible équivalente à celle du fusil G11. Après les essais, effectués sur une petite série de 200 armes confiées à différentes écoles militaires ainsi qu’à des sociétés de tir, où les excellents résultats obtenus par le champion du monde de tir Karl Zimmermann avec l’une de ces armes furent particulièrement remarqués, la décision d’adoption du K31 en remplacement du système 1911 fut prise par le Conseil fédéral en date du 22 janvier 1932. Le mousqueton K31 devient ainsi l’arme à feu de toutes les troupes portant fusil.
1ère partie : présentation
2ème partie : tirs à 50 m
3ème partie : tirs à 100 m