L’équipement de l’Armée rouge ne comportait pas de fourreau réglementaire et les soldats portaient leur baïonnette continuellement fixée au bout de leur fusil. Ce qui implique qu’ils devaient tirer avec la baïonnette au canon, usage formellement déconseillé dans la grande majorité des armées, cette pratique venant fausser le tir par interférence avec la fréquence vibratoire du canon.
Cependant, un auteur affirme au sujet du Mosin-Nagant que ce fusil était étudié pour tirer avec la baïonnette au canon et que cela « augmente la précision, grâce aux vibrations harmoniques créées quand une balle est tirée ». Il n’en fallait pas plus pour nous inciter à retourner sur le terrain avec un fusil, sa baïonnette et une boîte de cartouches…
Tirs à 100 m, avec et sans baïonnette
Il convient quand même de préciser que notre test ne fait qu’ouvrir le débat et que ce dernier n’est pas clos. De nombreuses questions restent en suspens. Les soldats russes avaient-ils réellement pour habitude de tirer avec la baïonnette fixée au bout du canon ? Pas sûr que cette pratique ait perduré au cours de la guerre. Et les résultats probants que nous avons enregistrés avec le modèle 1891/30 que nous avons testé, daté de 1943, sont-ils réellement transposables à tous les exemplaires de ce fusil et à tous les types de cartouches ?
Et précisons bien, pour finir, que cette pratique concerne uniquement les armes russes (et encore, pas tous les modèles), lesquelles constituent des cas bien particuliers dans l’armement mondial.