Les principaux modèles réglementaires français de troupe de la Grande Guerre, accompagnés par l’étui portefeuille en cuir officiellement dénommé « étui ceinturon de la cavalerie modèle 1918 » et par divers insignes portés sur la manche gauche par les signaleurs et transmetteurs.
La Grande Guerre est le théâtre d’une multitude d’innovations issues des formidables progrès technologiques accomplis en ce début de XXème siècle. Les pistolets de signalisation, apparus à la fin du siècle précédent, occupent dans cette panoplie une place importante, que ce soit pour éclairer le terrain lors des attaques nocturnes ou pour transmettre à distance des signaux codés.
Le très beau pistolet expérimental St-Etienne modèle 1898, construit sur la base de notre revolver réglementaire modèle 1892, n’avait pas réussi à convaincre les militaires de la Commission d’Expériences de 1905.
C’est finalement un pistolet de fabrication rustique et peu onéreuse, copié sur les modèles déjà existants, qui sera adopté et produit à la hâte au moment des hostilités. Ce pistolet signaleur à canon court (Gazette des Armes N°485) présente l’avantage d’être robuste en raison de son extrême simplicité et sa fabrication en bronze le met à l’abri de la corrosion.
Il sera remplacé en 1917 par le « modèle 1917 » (Gazette des Armes N°509) , un pistolet de conception semblable mais doté d’un canon long de 180 mm, en acier, permettant d’accroître la portée des artifices.
Le « modèle 1918 » (Gazette des Armes N°510) , développé durant la dernière année de guerre, ne présente guère d’innovations, si ce n’est la présence d’un busc proéminent dans la partie haute de la poignée, destiné à mieux assurer la prise en main au moment du tir.
Une version en calibre 35 mm sera développée en 1916 pour un usage spécifique dans l’aviation (Gazette des Armes N°525) . Ce modèle se distingue par la présence d’un extracteur manuel coulissant sur le côté gauche du canon.
L’année 1917 voit l’apparition d’un pistolet signaleur étonnamment moderne, réalisé en aluminium, destiné à équiper les aéroplanes (Gazette des Armes N°499) . Il est fabriqué à St-Etienne par la maison Chobert et dispose d’un extracteur automatique. Les américains vont réaliser en 1918 une copie conforme de ce pistolet pour équiper leurs aviateurs, mais la fin de la guerre mettra un terme à leur projet.
Une version en calibre 35 mm du Modèle 1917 de troupe, plus aboutie mais également plus lourde, sera adoptée par l’aviation sous la dénomination « Modèle 1918 » (Gazette des Armes N°500) . Ce pistolet, qui est produit à St-Etienne par la firme Grivolat Gerest fils et Cie, ne sera diffusé qu’en un petit nombre d’exemplaires en raison de la fin des hostilités.
Une version en calibre 35 mm du Modèle 1918 de troupe sera également étudiée, mais elle restera au stade expérimental (Gazette des Armes N°491). L’exemplaire présenté ici porte le numéro 2, sans aucune indication du fabricant.
Les pistolets lance-fusées français de 14-18 ont fait l’objet d’une publication sur 8 pages dans le magazine Gazette des Armes n°139 (mars 1985).